Les internes en médecine face à une charge de travail inquiétante
Dans une récente enquête révélant des conditions de travail préoccupantes pour les internes en médecine, il apparaît que ces derniers consacrent jusqu’à 80 heures par semaine à leur travail, dont une part significative, soit 41%, à des activités non liées directement à leur formation médicale. Alarmant est le fait que 10% des sondés allouent plus de 70% de leur temps à ces tâches annexes, soulignant une dérive notable de l’objectif premier de leur stage.
Les syndicats étudiants s’alarment de ces constatations, notamment en raison du large temps dédié à des tâches non médicales, perçu comme extérieur aux missions essentielles de l’interne. Cette situation entraîne une désaffection professionnelle chez de nombreux jeunes médecins, qui ne se retrouvent plus dans leur vocation initiale. Le président de l’Isni, Guillaume Bailly, a insisté sur la nécessité de revoir l’organisation du temps de travail des internes et d’améliorer les conditions de leur formation pratique.
Concernant les périodes de repos, l’étude indique une application inégale des règles. Malgré une amélioration observée depuis 2002, avec 84% des internes bénéficiant systématiquement de repos après une garde, cette proportion chute dramatiquement pour les demi-gardes de nuit et les astreintes, révélant une reconnaissance insuffisante de la pénibilité de certaines périodes de travail.
En outre, la problématique du respect des repos compensateurs est également mise en avant. Introduits en 2015, ces temps de récupération ne sont pas suffisamment pris en compte, avec plus de la moitié des internes n’en bénéficiant jamais, malgré un dépassement régulier de leur temps de travail hebdomadaire. L’absence ou le non-respect des tableaux de service nominatifs prévisionnels contribue largement à cette situation, rendant nécessaire une réévaluation de leur mise en œuvre.
La question des gardes de 24 heures consécutives est également critiquée. Les représentants des internes, soutenus par des applaudissements significatifs lors de la présentation de l’enquête, plaident pour une réduction de la durée maximale de travail continu à 18 heures, ainsi que l’introduction d’une demi-journée de repos avant toute garde de nuit. Ces mesures visent à garantir la sécurité des patients et des internes eux-mêmes, en réduisant les risques liés à la fatigue excessive.
Cette enquête, menée par une coalition de syndicats représentant les internes en médecine, pharmacie, biologie médicale et odontologie, met en lumière des enjeux cruciaux pour l’avenir de la formation médicale et la qualité des soins. Elle appelle à une prise de conscience et à des actions concrètes pour améliorer les conditions de travail des internes, afin de préserver leur santé et leur engagement envers leur profession.
Comment sont payés les internes en médecine ?
Première année : Le salaire mensuel brut pour un interne en première année est d’environ 1 600 euros, ce qui, pour 48 heures de travail hebdomadaire, revient à environ 10 euros brut de l’heure.
Cinquième année : En fin de cursus, ce salaire peut atteindre environ 1 800 euros brut par mois, soit légèrement plus par heure, compte tenu du même volume de travail.
Cependant, il n’est pas rare que les heures réelles dépassent ce cadre, surtout en incluant les gardes.
C’est quoi un interne en médecine ?
Un interne en médecine est un médecin en formation qui a terminé ses études médicales théoriques et qui travaille désormais dans un hôpital ou une clinique sous la supervision de médecins expérimentés, afin d’acquérir une expérience pratique.