Les Français sont plus tolérants mais ont toujours des idées préconçues racistes
La compréhension envers les groupes de personnes moins nombreuses s'améliore en France.
C’est mieux qu’hier. Mais certains groupes restent « stigmatisé », en particulier les populations roms. C’est ce qu’affirme lundi 18 juillet la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) dans un document.
L’institution souhaite « Former et sensibiliser » dans la lutte contre les préjugés, « de l’école à l’université » dans son rapport sur l’état du racisme en France. Le justificatif est remis à la ministre déléguée auprès du Premier ministre chargée de la Diversité, Isabelle Lonvis-Rome.
Il y est publié chaque année depuis 2008 « indice de tolérance », calculé par Vincent Tiberj, l’un des intellectuels de l’équipe, à partir d’enquêtes en ligne et en face à face réalisées par la CNCDH. Cet indice était de 68 en 2022 (sur une échelle allant jusqu’à 100, seuil de tolérance maximum). C’est deux points de plus qu’en 2019 et 14 de plus qu’en 2013.
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Les résultats sont donc en génrale positifs. « De 1990 à 2022 […]l’acceptation des groupes de personnes moins nombreuses a en génrale progressé en France ». Et « Depuis 2015, le niveau de tolérance semble continuer à grandir »souligne Jean-Marie Burgubur, directeur de la CNCDH, dans le rapport annuel.
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« Les discours stigmatisants n’ont pas disparu »
Néanmoins, « les discours stigmatisants à connotation raciste et xénophobe n’ont pas disparu de l’espace public et médiatique », d’après le directeur de l’établissement. Il ajoute que « les mois de crise sanitaire ont réactivé les thèses complotistes antisémites et la campagne présidentielle a été marquée par le retour obsessionnel du thème sécuritaire, susceptible de renforcer les réflexes xénophobes de repli et de repli ».
L’indice de tolérance de « minorité » se tient à « 80 contre les noirs », « 79 envers les Juifs », « 74 pour les Maghrébins », « 62 contre les musulmans » et « 52 en ce qui concerne les Roms »d’après le rapport.
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De ses investigations, la CNCDH constate que les préjugés racistes ont la vie dure, même si certains sont en recul. Alors 38% des Français pensent que « L’islam est une menace pour l’identité de la France » (contre 44,7% en 2019) ou 45% pensent que « les Roms vivent principalement du vol et de la traite » (48,2 % en 2019). Et 37% pensent que « Les Juifs ont une relation particulière avec l’argent » en hausse par rapport à il y a deux ans (34,1 %).
« Difficulté à porter plainte »
Comme dans son précédent rapport, la CNCDH rappelle que les faits racistes, antisémites ou xénophobes restent amplement sous-déclarés : « 1,2 million de personnes sont victimes chaque année d’au moins une agression (injures, menaces, violences ou discriminations) »note l’institution, en se basant sur les estimations de l’enquête Cadre de vie et sécurité 2019 (INSEE/statistiques des ministères de l’Intérieur et de la Justice).
Mais l’année suivante, seuls 7 759 cas à caractère raciste ont été renvoyés devant la justice, selon les chiffres du ministère. UN « numéro noir » qui s’explique surtout « par difficulté » pour les victimes « porter plainte ».
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La CNCDH formule douze recommandations « priorités » : mettre en place « des modules obligatoires dans la formation continue des enseignants sur la lutte contre le racisme » ; adopter un « plan d’action national sur la formation à la citoyenneté numérique » ; mieux former les personnels de police et de gendarmerie ou les magistrats au contentieux raciste.
La Commission souhaite aussi « des moyens humains et financiers consacrés à la lutte contre l’antitsiganisme »avec un « L’contrat du gouvernement pour changer les regards et les pratiques vis-à-vis des populations roms ».
En particulier, il recommande la création d’un « relâche scolaire pour prévenir toute perturbation de la scolarité liée à l’expulsion ». 1 330 expulsions de lieux de vie informels ont eu lieu en 2021. Soit de « favoriser l’accès aux droits des justiciables ».
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Autres recommandations : « la mise en œuvre effective de la réclamation en ligne prévue par la loi »ou encore le souhait que la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme (Dilcrah) reprenne « vraiment » du problème de la discrimination dans le monde du travail.