Odeur de brûlé en Île-de-France : quelles sont ces particules détectées à Paris ?

Une odeur de brûlé s'est étendue dans Paris durant la soirée du mardi 19 juillet 2022, en pleine vague de chaleur.

 Une grande poussée des concentrations de particules a été analysée, en lien avec les incendies de région bordelaise et d’Île-de-France.

Bien que les citoyens d’Île-de-France étouffaient encore sous la vague de chaleur ce mardi tard dans la soirée 19 juillet 2022, plusieurs citoyens ont signalé une odeur douteuse, entre autres dans la capitale. ” Tout Paris sent le brûlé », « Sentez-vous un incendie à Paris ? », « Paris a une odeur particulière », pouvait-on lire sur Twitter.

L’origine de cette ambiance brumeuse a été rapidement expliquée par la Préfecture de Police de Paris :  » Vous pouvez sentir une odeur de brûlé à l’extérieur. Cette odeur vient certainement des incendies en cours qui font rage en France. La raison ? La polyvalence du vent », a indiqué la préfecture vers 21 heures, sur Twitter.

Le ciel de Paris, le soir du 19 juillet 2022. // Source : Via Twitter @eme_sauvage, image recadrée

Selon Airparif, l’observatoire de la qualité de l’air en Île-de-France, l’anomalie pourrait être lié à plusieurs incendies : les incendies qui font rage en région bordelaise, mais également des incendies en Île-de-France. ” Les concentrations de particules sont en ce moment en forte hausse en lien avec une augmentation de la masse d’air impactée par les incendies en région bordelaise et les incendies locaux en Île-de-France », tweeté Air parif. A l’instar du document de France Info, deux incendies se sont déclarés dans la Sarthe. A noter qu’un incendie s’est aussi annoncé dans le 16e arrondissement de Paris mardi tard dans la soirée : on peut imaginer que cette source de pollution s’est ajoutée aux autres.

Sur cette animation diffusée par La Chaîne Météo, on peut admirer la façon dont les particules fines des incendies de région bordelaise se sont déplacées sur la France mardi 19 juillet, jusqu’à atteindre l’Île-de-France tard le soir.

Les particules fines sont l’un des principaux polluants en cas d’incendie de forêt

Le lien entre les incendies et les particules n’est pas automatiquement simple à appréhender. Comme l’explique sur son site ATMOS Grand Est, une association chargée de la surveillance de l’air en région Grand Est, « feux de forêt […] ont de beaucoup impacts sur l’environnement et la qualité de l’air:» L’association se réfère à un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), rendu public en 2012. Dans son étude, l’Anses recense les principaux composés chimiques détectés dans les fumées produites par ce type d’incendie.

L’agence note que la composition des fumées varie selon divers critères : le type de combustible, les conditions de combustion ou encore l’humidité, entre autres. Cependant, l’Anses mentionne que deux types de polluants sont par-dessus tout présents : le monoxyde de carbone et les fameuses particules en suspension. ” Pendant les incendies de forêt, les particules sont le polluant atmosphérique le plus constamment élevé dans les zones touchées par la fumée », écrit l’Anses dans son rapport d’expertise.

L’agence estime, dans cet ouvrage, qu’environ 80% de la masse de ces particules est constituée de particules fines, c’est-à-dire dont le diamètre est estimé à 2,5 microns (μm). ” Ces caractéristiques les rendent facilement transportables sur de longues distances pouvant atteindre plusieurs centaines de kilomètres. », complète l’Anses – dans le cas de la région bordelaise et de l’Île-de-France, une distance d’environ 500 kilomètres.

Quels sont les effets de ces fines particulessur la santé ?

Elle résulte du diamètre des particules, en particulier de leur finesse. Les plus grosses particules, d’un diamètre supérieur à 10 microns, sont retenues par le nez et les voies respiratoires supérieures. En dessous de ce diamètre, ils deviennent plus toxiques car ils pénètrent plus entièrement dans l’organisme.

Ceux dont le diamètre est inférieur ou égal à 2,5 microns […] sont encore plus nocifs pour la santé. Ceux-ci peuvent traverser la barrière pulmonaire et pénétrer dans la circulation sanguine. L’exposition chronique aux particules contribue au risque de développer des maladies cardiovasculaires et respiratoires et des cancers du poumon « , Selon l’OMS. D’où l’importance d’effectuer des évaluations de la qualité de l’air.

Hélas, il n’existe aucun moyen de se protéger individuellement contre les particules fines, qui se répandent partout. En cas de pic de cette pollution, il est cependant possible d’appliquer deux conseils : évitez les activités physiques intenses et les sorties aux heures de pointe, privilégiez les sorties courtes et continuez à aérer votre logement.


2 décembre 2024 16h14

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