Un homme interpellé pour l’incendie de Landiras
Un homme a été placé en garde à vue lundi après-midi 18 juillet dans le cadre de l’enquête sur l’incendie de Landiras (Gironde), qui a brûlé 12.000 hectares de forêt depuis mardi, a signalé le procureur. de la République de Bordeaux dans un communiqué.
L’enquête en cours, « qui se poursuit par de nombreuses expertises et auditions de témoins »a été ouvert pour « destruction par le feu de bois, forêt, lande, maquis ou plantation d’autrui pouvant causer des dommages aux personnes » commis dans la commune de Landiras, selon Frédérique Porterie.
Le parquet a signalé vendredi qu’il favoriserait la « Thèse criminelle » pour expliquer le déclenchement de cet incendie, l’un des deux incendies géants qui sévissent depuis le 12 juillet en Gironde avec celui de La Teste-de-Buch (4.700 hectares brûlés). Ces deux catastrophes en cours, qui n’avaient fait aucune victime lundi soir et peu de dégâts matériels (4 maisons et un restaurant incendiés), ont ravagé près de 17.000 hectares de forêt et contraint environ 32.000 personnes, habitants et vacanciers, à quitter leur logement.
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Concernant celle de Landiras, « les techniciens en identification criminelle ont pu faire des constatations qui accréditent un acte délibérément malveillant » écrit l’accusation. « Le 12 juillet, à 16h25, un mécanicien qui voyageait avec sa fille […] observé […] un véhicule stationné sur le bord de la route qui démarra rapidement en vue. Arrivé au parking, le témoin constate que le feu se propage. Il s’arrêtait et essayait en vain de l’éteindre »explique le procureur.
Les enquêteurs ont établi un lien entre cet incident et « autres départs de feu observés dans la même zone le même jour mais à des moments différents » aussi pour « trois autres départs de feu constatés entre le 13 et le 15 juillet », « rapidement circonscrit ».
Cependant, « des indices restent à exploiter pour éliminer ou retenir la thèse du même auteur »dit encore Frédérique Porterie.
« Aucun caractère criminel » constaté à La Teste-de-Buch
L’enquête est menée conjointement par les gendarmes de la brigade de recherche de Langon et l’antenne locale de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP).
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Concernant l’incendie de La Teste-de-Buch, près d’Arcachon, les autorités locales ont expliqué la semaine dernière qu’il était dû à une camionnette en panne qui a pris feu sur une route forestière. Une version confirmée lundi par le parquet, évoquant « des faits qui ne présentent pas un caractère délictueux et s’inscrivent dans le cadre d’une infraction involontaire ».
D\’après le communiqué de presse, « un assistant technique d’un camping situé dans le secteur se dirigeait [le 12 juillet] à la déchetterie avec un véhicule Ford Transit équipé d’une benne. Une panne soudaine affecte le véhicule, le conducteur en descend et constate que des flammes se développent sous la benne. Il alerte aussitôt les pompiers mais le feu, incontrôlable, se propage rapidement. Bien qu’il ait un extincteur dans le véhicule, le conducteur a annoncé qu’il n’avait pas eu le temps de le saisir pour éteindre le feu..
« Le véhicule est toujours inaccessible » mais sera « mis sous scellés » dès que l’accès est autorisé, a ajouté le procureur, qui a précisé que « un examen technique prévu lundi n’a pas pu avoir lieu » compte tenu de la dangerosité du site. Cette expertise est, selon elle, « indispensable de vérifier, entre autres, l’état mécanique du véhicule et son état d’entretien avant le début de l’accident ».
Cette enquête, confiée à la police nationale, est ouverte aux « destruction involontaire par le feu de bois, forêt, lande, maquis ou plantation d’autrui en raison du manquement à une obligation de sécurité ou de prudence ». Les magistrats du Pôle Régional Environnement du parquet de Bordeaux sont associés aux enquêtes judiciaires « afin que les dommages environnementaux de ce que l’on peut qualifier de drame écologique (…) soient précisément évalués »d\’après le communiqué de presse.